20 mars2021
La petite cabane noire sous le vent de l’Abri du marin a tiré sa révérence en ce froid après-midi de printemps. Quelqu’un lisant cet article nous dira peut-être quand elle avait vu le jour ? Marguerite, passée sur le port en fin d’après-midi, nous parlait des années 50, 60, des coquilles qu’elle venait y chercher, évoquait quelques personnages qui y avaient travaillé. Occupés sur le chantier au moment où elle est passée, on aimerait beaucoup reprendre la conversation avec elle…
L’AUPB a obtenu dernièrement de pouvoir reconstruire cette cabane à l’identique sauf le goudron dont on ne badigeonne plus les bois des bords de mer, hors dégazages et marées noires. Tant mieux pour les plumes des goélands !
Une dizaine d’adhérents se sont déclarés motivés pour lui offrir une seconde vie. Sur le nombre, on s’est mis d’accord, les jours de chantier, ceux qui peuvent viennent et le confirment, les autres ne s’excusent pas.
20 mars, jour de printemps. Frisquet, très frisquet. Alain, Bernard et Gilbert ouvrent une dernière fois la porte de la cabane qui a vu passer, au long de la cale, tant de fêtes et de remorques, de palanquées d’huîtres et de coquilles et offert à tous ceux et toutes celles qu’elle a accueillis un abri bien précaire. Phil Du, Erell en dernier lieu. On les salue. Cette porte, allez, on va la conserver, elle n’aura pas fini de battre au vent…
Déménagement, tri. Nous conservons les quelques outils qui dormaient là, sous le lierre, vieux gilets de sauvetage, bouées, cordages, bidons et boulet de canon… Si.
Bernard s’est saisi des tôles, il fallait bien qu’il commence par là, histoire de renouer avec le fer. Alain, implacable, en démontant la baie vitrée a privé la cabane de sa vue sur mer. Il n’a pas su dire de quelle voiture venaient les vitres, 4L ? 2CV ? Alain s’y connaît plus en bateaux qu’en voitures.
C’était parti, ça allait bientôt être envolé. Une hirondelle en effet et venue annoncer, contre vent frisquet et marée, Nico comme porte-parole, que le printemps était arrivé. Bobcat, elle s’appelait l’hirondelle. On ne vous souhaite pas d’avoir affaire à elle.
Prochaine étape sur le chantier… Refonte des fondations… Et pourquoi pas des boulets de canon.
(À suivre)